La différence invisible, Julie Dachez

Synopsis

Marguerite a 27 ans, elle travaille dans un grand groupe, mène une vie de couple qui semble lui convenir, elle a tout pour réussir et s’intégrer pourtant elle se sent différente. Au travail, elle a du mal à se concentrer quand les gens parlent autour d’elle, en rentrant elle est totalement déboussolée quand elle doit prendre un nouveau chemin, Marguerite maîtrise également certains sujets un peu farfelus et pourrait en parler pendant des heures.

Régulièrement, elle se sent inadaptée, son patron la convoque car elle n’est pas assez intégrée dans son équipe, elle se dispute régulièrement avec son compagnon car elle ne veut pas sortir…

Un soir de ras-le-bol, elle commence à se renseigner sur ce qui pourrait expliquer sa différence. Elle découvre alors un syndrome, le syndrome d’Asperger qui pourrait lui correspondre. S’ensuit une longue errance médicale, les médecins confirmant ou infirmant un diagnostic, lui proposent d’autres maladies ou troubles… Mais Marguerite s’obstine, elle entend parler du Centre de ressources autisme et décide de passer les tests d’évaluation. Après plusieurs mois d’attente, les résultats tombent, Marguerite fait partie du spectre autistique, mais une fois le diagnostic validé, il faut encore le partager à son entourage et ce n’est pas toujours une mince affaire, les réactions peuvent parfois être virulentes, blessantes ou carrément irrespectueuses. 

Le syndrome d’Asperger

Cette bande dessinée permet vraiment de (re)découvrir un trouble connu par le biais de certains stéréotypes (connaître un nombre incalculable de décimales de Pi, mémoriser par cœur le plan de New York… ces cas existent mais ne sont pas une généralité), et de peut-être mieux l’appréhender. A travers l’histoire de Marguerite, on réalise à quel point l’autisme est une forme de handicap invisible qui peut malgré tout être extrêmement invalidante. Malheureusement, dans une société où le paraître reste toujours important, le manque d’intégration des personnes autistes les stigmatise encore beaucoup. 

Je trouve que la gestion des couleurs permet vraiment de comprendre les difficultés auxquelles une personne atteinte du trouble autistique peut être confrontée au quotidien. Les réactions des proches de Marguerite permettent de prendre conscience du manque de connaissances des Français sur le sujet et l’infographie à la fin du livre permet de s’éveiller à la question.

A mon avis, c’est l’éducation et la reconnaissance de ce trouble qui permettront une meilleure intégration des autistes dans notre société. Alors si vous voulez vous informer, n’hésitez pas à lire La différence invisible de Julie Dachez, vraiment ce livre vaut le détour ! 

Quelques chiffres pour finir

En France, 20% des enfants autistes sont scolarisés, contre 80% dans les autres pays développés. 

1 enfant sur 150 naît avec un trouble du spectre autistique.

L’autisme n’est pas une maladie, c’est une condition neurodéveloppementale. (plusieurs fois dans la BD, Marguerite fait la comparaison avec quelqu’un qui est homosexuel ou bien qui souffre d’asthme, on ne choisit ni l’un ni l’autre et on ne peut “guérir” ni de l’un ni de l’autre).

Quelques traits caractéristiques des personnes autistes :

  • difficulté à saisir l’implicite, les métaphores, les codes sociaux 
  • intérêts spécifiques
  • difficultés dans les interactions sociales
  • hypersensibilité (aux bruits, aux odeurs, aux contacts physiques, aux émotions)

Bref, une très belle bande dessinée que je vous recommande vivement ! 

Clémentine Argence

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