Bertrand de Pampelonne
Voici qu’elle s’avance le visage voilé
Et la foule de la suivre et se laisser mystifier.
Établie dans le temple désolé de Vérité
Rumeur gronde, s’indigne et fait douter
Et les esprits qu’elle effleure de se nécroser.
Le front ceint d’un insolent non-dit,
Elle chante pour Raison son âpre mépris.
A mes oreilles parvient sa psalmodie,
Je cherche alors à m’attacher sans répit
Pour goûter comme Ulysse un plaisir interdit.
Mais comme un astre qui file ma volonté se défile,
Point de Cerbère pour en être le vigile.
Et tel Esaü qui préféra un plaisir futile,
Je choisis le délice éphémère d’une réalité volatile.
Rumeur, je ne sais qui de toi ou moi est l’argile.
Tu étreins l’Incertain et veux enfanter Vérité,
Tes artifices m’ont arraché un baiser,
Mais mon âme se lasse de ta vanité.
Sur le marbre des Faits point d’aspérité
Sur l’autel de Raison restauré je veux t’immoler.
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