Étendards

On entendait ces braves hommes qui tenaient la guerre par le cou
Ces soldats qui rendaient la paix par les coups
Mugissaient de fratrie défendaient la patrie en tuant des hommes à la frontière
Nés du mauvais côté d’un panneau
Et l’étendard tricolore se hissait
Mais quelles trois couleurs mais qui sait
Et dans les récits les gagnants se félicitaient de vaincre, les perdants n’avaient d’histoire à écrire

On se vante de gagner en feignant de décrire
Mais toujours la victoire donne un ton amer
Comme les nouveau-nés que l’on jetait à la mer
Comme les arabes jetés à la Seine
Aujourd’hui que l’on voit une disparité
Sous couvert de correction politique on se refuse à les embrocher
Alors les anciens, furieux, sortent les rochers
Et leurs lance-pierres pour en découdre
Mais ce pays déjà décousu les fait taire sans se placer
La compassion dans l’échiquier contrebalancée par le passé des piquets